Quatuor à cordes n°3 (hommage à Stefan Zweig)
Ce troisième quatuor à cordes (2016) est intégralement construit sur un motif obtenu à partir des lettres « musicalisables » (entre crochets) du nom du grand écrivain viennois [S]t[E][F][A]n [Z]w[E]i[G]. Ainsi (si l'on considère le « Z » comme équivalent du « S ») cela donne mi bémol, mi bécarre, fa, la, mi bémol, mi bécarre, sol. La pièce compte sept mouvements qui respectivement et successivement vont insister sur chacune de ces hauteurs. D'autre part, la densité de la musique cherche librement à faire écho à l'entrelac des relations humaines que décrit Zweig tout au long de son oeuvre avec une remarquable finesse. Par ailleurs, la formation du quatuor à cordes me paraissait particulièrement bien adaptée pour répondre à ce dessein.
Les sept mouvements se répartissent de manière symétrique, avec un axe central constitué par le quatrième mouvement. Pour chacune des paires de mouvements qui se répondent, les tempi sont identiques. Ainsi, les mouvements 1 et 7 sont assez doux et calmes. Ils cherchent à travailler sur la dimension du timbre. Les mouvements 2 et 6 sont agités et extrêmement denses. Ils contiennent chacun un clin d'oeil au Quartetto seriosode Beethoven. Les mouvements 3 et 5 sont très rapides. Le 3 privillégie les mouvements mélodiques desendants et le 5 les mouvements ascendants. On trouvera une allusion aux Notationspour piano de Pierre Boulez dans chacun de ces deux mouvements. Quant au mouvement 4, il est lui-même (quasi) rigoureusement symétrique. Il part d'un niveau énergétique faible lequel progresse vers un climax hautement énergétique, puis il redescend tout aussi progressivement vers son état initial.
Ce Quatuor à cordes n°3 m'a été commandé par Les concerts de midi (Liège) et par le Quatuor Tana, dédicataire de l'oeuvre.
Michel Fourgon