Tuor Qua Tuor

Catégorie
Musique de chambre sans direction
2008
Compositeur(s)
Instruments
Violon
Violon
Violon alto
Violoncelle
Durée
15 min.
Effectif

quatuor à cordes

Comment
Commande du Festival « Pro Quartet », Fontainebleau et de la SACEM pour le Quatuor Tana
Date de création
Programme

Interview par le journaliste Bruno Serrou à l'occasion de la création à Fontainebleau :

BS. : Voici mes questions :
- Comment vous situez-vous dans la perspective de la lourde histoire du quatuorà cordes ?

J-P. D.: Monrapport au quatuor à cordes est avant tout celui d’un praticien.

Violoncelliste,j’ai fondé à Bruxelles il y a 20 ans un quatuor à cordes nommé Quadro.

Aucours de sa demi-douzaine d’années d’existence Quadro aura créé plus d’unetrentaine d’œuvres nouvelles. J’ai étudié avec Irvine Aditti. J’ai aussienseigné pendant une dizaine d’années la musique de chambre au conservatoireroyal de Liège où le quatuor à cordes était au centre de mon enseignement.

Lequatuor est pour moi la clé de voûte de tout l’édifice musical des 250dernières années. L’importance du quatuor à cordes dans  mon parcours de musicien m’a fait longtempsdifféré le projet d’oser en écrire un.

B.S. : Avez-vous des modèles dans la genre quatuor d’archets ?

J-P. D. : Outrel’intégralité de ceux de Beethoven -avec un attachement particulier au 15e opus132-  ceux  Bartok –et singulièrement le 3e- les quatuorsà cordes qui m’ont particulièrement marqués sont le 4e de Scelsi, le 14e deChostakovitch, le 2ede Janacek, les deux quatuors de Ligeti, lesquatuors uniques de  Lutoslawski et deNono, le 5equatuor de Radulescu ainsi que « Different Trains » deSteve Reich.

B.S. : Où se place dans votre propre production ce quatuor à cordesdonné en création à Fontainebleau ?

J-P. D. : Desnombreuses pièces pour violoncelle solo aux œuvres pour orchestre à cordesl’écriture pour cordes occupe l’essentiel de ma production. Les instruments àcordes frottées sont ma famille, ma langue maternelle, mon medium deprédilection. Ce quatuor vient au moment opportun s’inscrire dans cecheminement  ‘en cordée’.

B.S. La genèse de l’œuvre a-t-elle été complexe ?

J-P. D. : Lagenèse de l’œuvre a été facilitée par le fait que le quatuor était incarnéavant même d’exister. En effet, c’est pour le quatuor Tana et à son initiativeque je me suis mis à l’œuvre. L’amitié musicale féconde qui me lie à AntoineMaisonhaute, premier violon et fondateur du quatuor, ainsi que la complicitévioloncellistique partagée avec Jeanne Maisonhaute ont été un puissant adjuvantà la réalisation de la pièce.

B.S. Quelle en est la durée ?

J-P. D : Unequinzaine de minutes

B.S. Dédicace et dédicataire de la partition, s’il y en a?

J-P. D. J’aiterminé le quatuor à la date de l’anniversaire de ma mère, Alice Remy, qui enest la dédicataire.

B.S. Au-delà du titre, l’œuvre s’appuie-t-elle sur quelque programme ou texte ?

J-P. D. Letitre de mes œuvres échappe rarement à l’assonance, à l’allitération. Il esttout autant son que sens. Tuor Qua Tuor signifie en latin « Le regard paroù j’observe ». Je compose en observant le silence, en contemplantl’espace intérieur. Regarder notre regard, écouter notre écoute ne sont pas devaines redondances. C’est dans cette vigilance des sens, dans l’attention portée vers l’Être que la musique me sollicite.

B.S. Quelle en est la forme, le contenu ?

J-P. D. Septstations sonores forment une arche balisée par le  violoncelle. Les sons se hèlent et s’épaulentles uns les autres. La forme n’est pas préméditée.

Lecontenu, je le souhaite, invite l’incantation, le murmure, la psalmodie,l’élan, l’invocation, le recueillement et le silence.

B.S.  Après ce premier essai, envisagez-vous d’écrire un secondquatuor, voire une série ?

J-P. D. J’aimeraisen effet que ce premier quatuor ne soit pas également mon dernier. J’aimeraisnotamment écrire un quatuor à cordes avec adjonction de sons électroniques.

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