Comme le peintre sur son carnet d’esquisses, Line a recherché les atmosphères et les mélodies propres à chacune des personnalités choisies : portrait naïf de Jules Grevisse dans le « Le passé recomposé » ou d’Eddy Merckx avec « Flandria), clair-obscur pour souligner la gravité de Marguerite Yourcenar dans « Nord », en référence à ses « Archives du Nord », réaliste par la présence de l’accordéon, instrument favori de Georges Simenon dans « Profession Romancier » ou imaginaire pour évoquer la grâce de Raymond Devos dans « Mots et Merveilles ».
Pour d’autres, les portraits sont plus subjectifs, plus impressionnistes : « Plis et Replis » pour Henri Michaux ou encore « Les Cités de Papier » dédiée à François Schuiten…
Enfin l’abstraction dans « Body Work » dédiée à Frédéric Flamand ou « l’Absente », œuvre dans laquelle Line imagine ce que pourrait être une musique pour un film des Frères Dardenne… Alors que nous savons qu’il n’y en a jamais, d’où le choix de ce titre.
Et puis, avec les instruments de l’orchestre comme le peintre avec ses couleurs, a commencé le délicat travail de l’orchestration pour lequel Line à fait appel à des musiciens choisis pour leur sensibilité, Le Quatuor à cordes Thaïs (avec sa sœur Kathy au violoncelle), Steve Houben et Frédéric Alleman (saxophones), Tommy Vershoore (trombone et tuba), Antoine Acquisto (trompette), Kurt Budé (clarinettes)… Seules les œuvres pour orchestre ont été enregistrées par Le Bulgarian Symphony Orchestra dirigé par Deyan Pavlov dans le Studio de la Radio de Sofia.