Violon et piano
L’œuvre commandée en 2006 par le festival Transit à Louvain et crééepar les musiciens du trio Fibonacci est un duo pour violon et piano. Ce travails’oriente ici dans la ligne de l’œuvre précédente, le concerto pour alto etensemble orchestral « Obstinatissimo ». Il s’agissait d’amorcer uneapproche très personnelle du timbre. En effet, les recherches spectralesactuelles me laissent très insatisfait car, en instaurant le timbre comme« métaphore de la composition », elles laissent de côté le rapportsubjectif au timbre. Le son d’une cloche n’est le même pour personne même s’ilest possible d’en faire une description objective. Mes recherches actuellessont l’exploration de territoires sonores intérieurs mis en relation avec lessons du monde. Qu’est pour moi le son d’une cloche lorsque je l’entendsrésonner au loin ? Cette démarche, qui prend sa source chez Debussy, tendainsi à réhabiliter un certain artisanat « sans machine ». Pas besoinen effet pour cette recherche ni d’ordinateur ni d’algorithme, il s’agit delaisser venir les sons, de les entendre, de les accepter et de les écrire. Et combiend’alarmes résonnent dans la vie quotidienne ! Cette musique se veut doncaussi comme une sorte de « recyclage sonore » de tous ces sonspolluants, une écologie du son !
Ce travail rejoint aussi mes préoccupations sur l’écoute. Depuisquelques temps déjà je rêve d’inciter à l’écoute dans ma musique. C'est-à-direl’utopie de trouver des sons, des structures, des silences et des formes quiamènent l’auditeur à se questionner sur sa propre écoute. A nouveau dans cettepièce j’aimerais conduire l’auditeur aux confins de l’inaudible qui est premierpour moi dans toute musique.
Enfin, composer ce duo fut l’occasion de continuer mon travail auniveau de la virtuosité instrumentale. Parvenir à écrire le complexe et l’inouïdans un traitement instrumental parfois difficile mais jamais malhabile oucompliqué. Cette problématique me semble très importante pour la diffusion desœuvres actuelles.