pour alto, clarinette et piano
Akouomaï (1996)
Cette forme de conjugaison « Akouomaï » signifieen grec ancien « j’écoute », mais d’une manière réflexive. On pourrait interpréter cela par« j’écoute écoutant » de manière à impliquer le sujet dans l’action.C’est en effet cette sorte de boucle que propose l’œuvre. Elle est la premièred’un cycle intitulé « les champs de l’inaudible » qui est uneexploration de l’inaudible.
Plus particulièrement, il s’agit ici d’une interprétation dusilence. Plusieurs types de silence sont proposés à l’interprète et à l’auditeur :tout d’abord le silence dans lequel quelques bribes sonores des sons de l’œuvredirectement passés ou à venir son proposés, puis un silence gestuel dans lequelles instrumentiste font seulement les gestes sans les sons, puis un silence d’inspirationscorrespondant aux différentes articulations musicales, ensuite un silence quel’on pourrait dire de pensée, dans lequel, sans bouger, les instrumentistesécoutent en eux-mêmes la musique qu’ils ont ou qu’ils vont jouer, et enfin lesilence proprement dit.
L’auditeur est ainsi convié à s’écouter écoutant, le silencedevenant l’écoute de l’écoute.