Sonate de carnaval

Oeuvre commandée par la Société de musique contemporaine du Québec et écrite grâce à l'aide financière du Conseil des arts du Canada. Cette pièce constitue un essai de "composition automatique". L'objectif de "génération de musique" est donc ici essentiellement géré par l'intuition la plus instantanée possible du compositeur. On ne sera donc pas étonné d'y retrouver des informations graphiques (raccourcis pour la pensée musicale), des références (quoique assez lointaines, au Carnaval op. 9 de R.S. ainsi qu'à la Sonate en si de F.L.), des revirements surprenants, ou encore des invasions musicales d'une idée par une autre. 

La technique de composition employée ayant un très fort lien avec le concept de "moment présent", la pièce a hérité d'une structure qui apparaît assez imprévisible: en effet, le point de départ en étant une forme tripartite, l'évolution des matériaux dans le temps a rapidement fait perdre la cohérence préfigurée du morceau, au profit d'un continuum doté d'une chronologie étrange, d'un certain déséquilibre entre les idées, et même parfois d'un "goût" qui pourrait être débattu. 

Le plus important dans cette soi-disant "musique pure" est pour le compositeur de trouver dans le cours du présent la force musicale qui fait continuer l'information. En effet, de toute manière, le présent (physique) ne peut pas vraiment exister dans notre univers perceptuel; par contre, il contient "l'impression" instantanée d'un tas d'événements. Nous en faisons l'expérience chaque fois qu'au réveil ce qu'il nous reste de nos rêves se matérialise tout d'un coup dans notre esprit. (André Ristic)

Cette composition a été créée lors de la première édition du festival Montréal Nouvelles Musiques (MNM) le 6 mars 2003 par le Klangforum Wien