Violon alto et piano
Violon alto
Piano
Toccata éolienne
Le titre quelque peu insolite de cetteœuvre rend compte d’un conditionnement technique pré-requis : les étouffoirsdes dix cordes les plus graves du piano sont libérés pendant toute la durée dela pièce grâce au mécanisme de la pédale sostenuto (la pédale centrale despianos à queue modernes). Dès lors, à l’instar de la harpe éolienne desAnciens, ces cordes peuvent vibrer sans intervention manuelle et faire entendreleurs harmoniques (et non pas leur son fondamental).
Par ailleurs,l’adjectif éolien est traditionnellement utilisé pour désigner uneéchelle modale, le mode de la. Ce mode n’est pas utilisé dans cettecomposition ; toutefois, elle pourrait être qualifiée de « modale » :le piano fait entendre des groupements pentatoniques qui sont complétés et« colorés » par l’échelle résultante des sons harmoniques jouéepar l’alto. C’est l’utilisation des sons 7 et 11, non tempérés, qui est iciparticulièrement remarquée.
Enfin, le terme Toccataa été choisi sans doute parce que l’écriture instrumentale présentepar sa profusion un certain caractère baroque ; le terme baroque doit êtreici compris dans son sens large même si toutefois l’écriture de la partie del’alto dans le passage central est une allusion assez directe à la techniquebaroque des instruments à cordes.
Jean-Pierre Deleuze
Création à Mons, dans le cadre des Concerts Mons-Musiques, par Vincent Royer et Jean-Philippe Collard-Neven, le 14 février 2002.
Cette œuvre a été écrite avec l’aide de la Communauté française (Direction générale de la Culture, Service de la Musique).