Les 4 mouvements (ou fragments) de l’œuvre se veulent l’illustration libre et poétique d’instants de rêve, dans leur onirisme, leur mystère, mais aussi leur fureur et leur éclat, échappant de par leur nature à toute emprise. De l’endormissement doux, parfois troublé par l’agitation des premières images, jusqu’au réveil lumineux, cette œuvre évoque un parcours à travers le songe. Le caractère lointain et mystérieux propre à l’endormissement du prélude est vite troublé, hésitant entre sérénité, tourment léger puis éclats enragés. Un "dolce amoroso" forme une courte section centrale, tendre, indécise, suivie d’une éclatante section finale, ou l’emprise à la réalité est définitivement perdue, marquant la fin du premier fragment (I) et le début du cycle. Ce dernier se poursuivra, par l’évocation presque « cotonneuse » de la douceur au sein du second fragment (II), où s’installe le confort du rêve, puis par un sommeil plus profond au sein du troisième fragment (III), où l’irréel et le lointain sont animés par un chant mystérieux, presque enfantin, mais dont on devine l’origine profonde, enracinée dans la terre. Le dernier fragment (IV) ramène progressivement la lumière, réveil ébahi, heureux, surpris par les rayons d’une matinée ensoleillée.