Courbes d’étoiles VI
pour piano solo (7 min.)
sixième pièce du cycle Courbes d'Etoiles I - VI
Oeuvre composée à l'intention de mon épouse, la pianiste japonaise Nao Momitani, à l'occasion de son récital "Piano d'Orient, aux confins du son, de l'eau, de la lumière et du sabre" donné dans le cadre du festival Ars Musica 2012. Le Japon y apparaît en filigrane ; car cet ailleurs asiatique, pour qui le connait, s’irise de ses paradoxes. Bonheurs indicibles et tragédies s'y côtoient. Frénésies et désirs incommensurables de consommation y riment avec l’exégèse d’une sagesse millénaire. Passé le portique du temple, le torii et voilà que le temps s’arrête pour ne laisser que la pure vibration nous envahir. Spirale de l’esprit et de l’âme qui rejoint la transcendance reliant notre humanité au cosmique qui l’a vue naître. Moment musical donc, conçus comme un voyage initiatique, poétique qui nous offre ce mouvement précieux du partage et de la rencontre entre l’Occident et l’Orient. Dans cet espace d’une poétique raffinée, la transcendance soulève le voile. Elle appelle à cet autre instrument symbolique de la culture Japonaise : la cloche. Objet rituel par excellence. Demeure alors le désir de retourner aux étoiles dont les danses lentes s’imprègnent des messages de cloches (représentés par l'inharmonicité des accords de la partition) adressés délicatement aux esprits cosmiques et transforment à jamais notre être dans sa matérialité la plus subtile (représentée par des formes d'harmonicité), une dialectique qui fonde l'enjeu même de cette sixième Courbes d’étoiles conçue comme un voyage tendre et nostalgique, lent, coloré et lumineux... mais aussi comme l'écho étouffé d'un hommage aux victimes de la tragédie japonaise de mars 2011, dont les âmes traversent aujourd'hui les astres de notre unité cosmique.
L'oeuvre fut créée le 18 mars 2012 par la pianiste dédicataire dans le cadre des Journées Japon du festival Ars Musica 2012.