Her Majesty the Fool est une œuvre pour accordéon microtonal et dispositif électronique écrite pour l’accordéoniste Fanny Vicens. En tant que compositeur, je m’intéresse aux contrastes entre des caractères musicaux appartenant à des mondes opposés, ainsi qu’à la quête d’un éventuel terrain d’entente entre ces caractères. Au cours de ma collaboration avec Fanny et de la découverte de son accordéon spécialement accordé, j’ai été stupéfait par le son immersif et « vintage » qui émerge de la combinaison des registres quarts de ton avec les registres habituels de l’instrument. Du contraste entre les textures « vintage » et très brutes au début de la pièce, naît une machine défectueuse mais déterminée à jouer de la musique humaine. Placé côte à côte, chacun de ces caractères, notamment marqué par l’absurdité et l’irrévérence, prend davantage de sens.
La partie électronique est fixe et très liée rythmiquement à la partie accordéon. L'accordéoniste joue avec un clic pour être synchronisé avec l'électronique. L'accordéon doit idéalement être amplifié pour obtenir le meilleur mélange avec les sons électroniques, qui ne devraient jamais dominer les sons de l'accordéon.