La lune à la fenêtre

Catégorie
Musique de chambre sans direction
2024
Compositeur(s)
Instruments
Flûte piccolo
Clarinette Sib
Violon
Violon alto
Violoncelle
Piano
Durée
14 Minutes
Comment

La lune à la fenêtre

La lune à la fenêtre est une suite pour ensemble instrumental (flûtes, clarinettes, violon, alto, violoncelle et piano) basée sur une sélection de six haïku de Ryōkan.  

Ryōkan est un moine, poète et calligraphe japonais du  18ème siècle. À 39 ans, il s’est retiré dans un ermitage en haut du mont Kugami, sa région natale, pluvieuse du printemps à l’automne et enneigée tout l’hiver. Il est reconnu au Japon comme l'une des grandes figures du bouddhisme zen de la fin de la période Edo.

L’œuvre est présentée sous une forme de théâtre musical : les haïku originaux et les traductions en français ou en anglais sont récités, voire « joués », à tour de rôle par les différents interprètes-acteurs en recourant à différentes techniques vocales : chant, Sprechgesang ou récitation rythmée intégrée dans la trame sonore des pièces successives.

Celle-ci est marquée à plus d’une reprise par le rythme prosodique imposé dans le style classique du haïku : 5/7/5 mores, unités syllabiques propres à la prosodie japonaise. Les traductions réalisées par le compositeur ont tenté de trouver un écho à cette répartition syllabique.

D’autres influences issues de l’esthétique japonaise, plus strictement musicales, ont aussi marqué le style de cette composition, tout particulièrement une utilisation libre et récurrente du mode In, typique de la musique traditionnelle japonaise depuis le 17ème siècle, ou encore les « harmonies du shō » (orgue à bouche japonais utilisé dans la musique de Gagaku), qui ont été pour le compositeur le correspondant musical idéal pour représenter en sons le symbole porté par « la lune à ma fenêtre », la sérénité zen, que personne ne devrait nous dérober, nous « voler », quel que soit le contexte qui nous entoure.

Jean-Pierre Deleuze