Note du compositeur:
Toshi kurezu est une suite de pièces qui ont pour base d’inspiration un cycle de Haïku de Buson. Excepté le dernier, ces Haïku sont reliés par la thématique de l’eau. C’est le ressenti de chacun des tableaux évoqués par le poète que j’ai cherché à traduire en musique. Cela m’a emmené à chercher d’importants contrastes dans les enchaînements des pièces, comme celui que l’on trouve en enchaînant la « danse ondulante de la mer » à« la rosée qui tombe des bambous » ou encore l’évocation du sonde la flûte noyée par le bruit des vagues à celle de la « rivière d’hiver emportant les fleurs offertes à Bouddha ».
Au-delà de cette source d’inspiration que m’ont apportés ces Haïku de Buson, cette composition fait référence aussi à plusieurs aspects de la musique traditionnelle japonaise, entre autre, l’utilisation d’échelles modales typiques, l’évocation de mélodies jouées par le shakuhachi ou encore l’utilisation des harmonies du shô. Bien sûr, il s’agit d’une composition contemporaine à la manière occidentale, mais elle est imprégnée et colorée par toutes sortes d’éléments qui proviennent des traditions musicales japonaises.
Enfin, de tous les Haïku que j’ai sélectionnés pour cette composition, c’est le dernier qui m’a le plus touché : Buson rend hommage à son confrère Bashô en écrivant que« sans lui désormais l’année n’aura pas de fin ». Car c’est bien de cela qu’il s’agit. La beauté de la nature est éternelle tout comme l’est l’oeuvre de Bashô ou celle de Buson qui continuent et continueront toujours à éclairer nos existences humaines.
Orgue
Cette oeuvre a été écrite avec l'aide de la Fédération Wallonie-Bruxelles (Direction Générale de la Culture, Service de la Musique).