Missa Brevis

Sous titre
Suite pour accordéon de concert en 4 mouvements
Catégorie
Instrument ou voix solo
2022

Constamment en recherche de nouvelles idées musicales, sa démarche et son processus de

composition s’établissant au sein de divers horizons (Musique Classique - Musique du Monde -

Folk - Jazz) permet d’éveiller en l’interprète une personnification sonore tout en transportant

l’auditeur dans un voyage sans frontières.

Missa Brevis en est le parfait témoignage.

Sorte de Partita transitoire entre l’ Ordinaire de la messe et le requiem, Missa Brevis est avant tout

destinée à être interprétée en concert et non pas durant un office religieux.

L’ensemble des quatre mouvements plonge l’auditeur dans une réflexion intérieure sur ses propres

croyances alliant à la fois mysticisme et spiritualité. La méditation lui est également possible si le

battement cardiaque et les différents spectres sonores s’en viennent à communier.

Kyrie

Le Kyrie est une prière liturgique des Églises catholique et orthodoxe.

Les paroles, le plus souvent par trois strophes, sont les suivantes dans l'Église catholique :

Kyrie eleison « Seigneur, prends pitié »

Christe eleison « Christ, prends pitié »

Kyrie eleison « Seigneur, prends pitié »

Le mouvement s’ouvre sur des effets respiratoires provoqués à la fois par l’air provenant du

soufflet, et d’autre part par l’air inspiré et expiré de l’interprète.

Petit à petit, la note Fa fait son apparition et des ondulations sonores et timbrales s’en viennent à

moduler la fréquence initiale.

Diverses techniques comme des glissandi de pression et des registres employés à moitié se

juxtaposent afin de servir de « tapis » sonore à l’élément principal de ce mouvement : la voix.

Celle-ci s’exprime soit « bocca chiusa », soit en sussurant, en chantant, ou en articulant chaque

parole sacrée en un souffle prépondérant faisant référence aux effets respiratoires du début.

Dies Irae

Le Dies Iræ (« Jour de colère » en latin), aussi appelé Prose des Morts, est une séquence (ou prose)

médiévale chantée, adoptant la forme d'un(e) hymne liturgique. L'inspiration du poème est

partiellement apocalyptique.

Ce thème est présenté à la main droite, tandis que la main gauche joue des groupes de notes se

coagulant les uns aux autres.

Ces groupes de notes sont extraits des clusters « apocalyptiques » en bellow-shake introduisant le

mouvement.

À la fin, un Épigramme sur la mort de François de Malherbe (1555-1628) datant de 1614 y est

récité par l’interprète.

"Belle âme qui fus mon flambeau,

Reçois l'honneur qu'en ce tombeau

Je suis obligé de te rendre.

Ce que je fais te sert de peu :

Mais au moins tu vois en la cendre

Comme j'en conserve le feu."

Cet épigramme issu du recueil « Poésies - Livre III » est écrit au nom de M.Puget pour sa femme.

Agnus Dei

Agnus Dei est une expression latine signifiant « Agneau de Dieu ».

Chez les chrétiens, elle désigne Jésus-Christ dans son rôle de victime sacrificielle, destinée à

l'offrande pascale. C'est aussi le nom d'une prière catholique chantée ou récitée pendant la messe.

« Pour écrire ce mouvement, je me suis inspiré d’une oeuvre picturale religieuse représentant une

vierge et un calice. Il s’est avéré que des chercheurs ont trouvé à l’aide de rayons et de matériaux

scientifiques un agneau caché dans le calice.

Cela m’a donné l’idée de puiser au plus profond des sonorités de l’accordéon et d’y extraire une

partie de son âme - un sommier.

J’ai donc utilisé un sommier d’accordéon remanié spécialement pour contenir les différents sons

que je désirais.

Lors de l’écoute, l’auditeur ne peut percevoir si le son vient directement de l’accordéon ou du

sommier (Reedbox en anglais).

C’est cette beauté tant sonore que visuelle que je cherchais à exprimer afin de dévoiler l’âme de

l’instrument. »

IV. Lux Aeterna

Lux Aeterna, signifiant en latin lumière éternelle, est le titre de plusieurs compositions musicales, à

l'origine grégorienne.

« Ce mouvement fut le premier composé, en 2019, lorsqu’à l’époque j’analysais la pièce Lux

Aeterna pour choeur à 16 voix de György Ligeti (1923-2006).

D’ailleurs, dès les premières notes, la micropolyphonie - sorte de texture musicale polyphonique

développée par Ligeti se fait entendre.

Ce procédé est exploité jusqu’à l’apparition des triades d’accords, rendant directement hommage à une des plus grande compositrice actuelle : Sofia Gubaïdulina (1931°).

Cette dernière à employé à moult reprises des triades dans ses deux pièces phare du répertoire pour accordéon de concert, à savoir « De Profundis » (1978) et « Et Expecto » (1986) ».

La partie centrale du mouvement est une « explosion » de ces triades à la main droite, dans un

rythme de triolet, pendant que la main gauche se prête à des envolées virtuoses en basse-standard

(basses comprenant des accords pré-faits).

La fin est une fausse réexposition du début, puisque uniquement la première cellule

micropolyphonique y est présentée.

Un crescendo très large allant du bruit de touche au triple forte vient clôturer cette partie, et par la

même occasion, la Missa Brevis.

Loris Douyez

Compositeur(s)
Instruments
Accordéon
Durée
20 minutes