Catégorie
Instrument ou voix solo
2008
Compositeur(s)
Instruments
Piano
Numéro
1
Durée
15 min.
Effectif
piano
Comment
Commande de Ars Musica. Créé par Jean-Philippe Collard-Neven (Ars Musica, Flagey (st 4), 19 avril 2008).
Date de création
Programme
Back to the Pulse est – comme son nom le suggère – une pièce entièrement écrite autour d’une rythmique fortement – voire violemment – pulsée, quoique dans des dispositifs métriques constamment changeants. Son organisation obstinée autour d’un nombre limité de patterns (entendus comme brèves figures musicales chargées d’un fort potentiel combinatoire mais dépourvues de pouvoir sémantique) l’apparente aux productions du courant répétitif américain. Ici, toutefois, plutôt que d’instaurer une temporalité hypnotique par le biais de processus de transformations lents appliqués à des patterns inlassablement répétés, l’ostinato est systématiquement rompu, la symétrie, éludée, l’équilibre, détruit. La répétition sert à installer un contexte où tout est susceptible de changer, dans une forme de déséquilibre rythmique qui procède le plus généralement de la simple combinaison de deux et trois, dans plusieurs dimensions à la fois.
Il s’agit en un sens d’une étude sur la variation, non pas principalement la variation motivique, mais la variation formelle dans les modalités de construction, de transformation et de liquidation. Deux événements semblables n’ont pas deux fois les mêmes conséquences selon des processus identiques, ce qui confère à l’écriture une nervosité inquiète, une sorte de dynamisme au cheminement imprévisible, une appa-rence alarmante de désordre.
Pour autant, la composition ne brasse qu’un nombre très restreint d’éléments musicaux, qui changent de fonction et d’agencement en cours de route. Trois patterns, leurs variantes et quelques objets satellites, se partagent une composition ininterrompue d’une quinzaine de minutes. Chacun de ces éléments est tantôt motif central, tantôt figure d’accompagnement, matériau antithétique ou élément de rupture, dans une sorte de concurrence à l’issue incertaine, entrecoupée de flashes où la pulsation s’annule momentanément et de larges vertiges où elle semble se liquider dans sa propre redon-dance. Dans une certaine mesure, Back to the Pulse fonctionne comme une polyphonie horizontale: les voix, plutôt que de se superposer, s’alternent et s’imbriquent, dans une logique responsorielle éclatée dont l’objectif est la désorientation mnémonique et dans une écriture harmonique simple et têtue, qui constitue parfois une évocation stylisée des distorsions rock.
Cette pièce se déroule ainsi: dans une atmosphère de furie entretenue et d’accélération constante. Un mouvement de colère.
JEAN-LUC FAFCHAMPS
(Source : Ars Musica)
Il s’agit en un sens d’une étude sur la variation, non pas principalement la variation motivique, mais la variation formelle dans les modalités de construction, de transformation et de liquidation. Deux événements semblables n’ont pas deux fois les mêmes conséquences selon des processus identiques, ce qui confère à l’écriture une nervosité inquiète, une sorte de dynamisme au cheminement imprévisible, une appa-rence alarmante de désordre.
Pour autant, la composition ne brasse qu’un nombre très restreint d’éléments musicaux, qui changent de fonction et d’agencement en cours de route. Trois patterns, leurs variantes et quelques objets satellites, se partagent une composition ininterrompue d’une quinzaine de minutes. Chacun de ces éléments est tantôt motif central, tantôt figure d’accompagnement, matériau antithétique ou élément de rupture, dans une sorte de concurrence à l’issue incertaine, entrecoupée de flashes où la pulsation s’annule momentanément et de larges vertiges où elle semble se liquider dans sa propre redon-dance. Dans une certaine mesure, Back to the Pulse fonctionne comme une polyphonie horizontale: les voix, plutôt que de se superposer, s’alternent et s’imbriquent, dans une logique responsorielle éclatée dont l’objectif est la désorientation mnémonique et dans une écriture harmonique simple et têtue, qui constitue parfois une évocation stylisée des distorsions rock.
Cette pièce se déroule ainsi: dans une atmosphère de furie entretenue et d’accélération constante. Un mouvement de colère.
JEAN-LUC FAFCHAMPS
(Source : Ars Musica)
Audio