"FujiDaiko Écho" est une Commande du Festival Ars Musica (Bruxelles)
Création le 14 novembre 2021 par Ryoko Aoki, voix Nô, et le Quatuor Amôn | Bruxelles-BOZAR
Texte :
そ の晩、月夜に雨が降るという気がかりな夢を見て、
So no ban, tsukiyo ni ame ga furu to iu ki ga karina yume o mite,
(Ce soir-là, je rêvais que la pluie tombait en une nuit de pleine lune)
何とも胸騒ぎがしてならなかっ たのです。
Nantomo munasawagi ga shite naranakatta nodesu.
(ce rêve m'inquiétait, j'avais un mauvais pressentiment.)
あれは太鼓でございます。
Are wa taiko de gozaimasu.
(ceci est un taiko.)
ああ、浅ましい、あれは太鼓ですよ。
Aa, asamashii, are wa taiko desu yo.
(Comme cela est pathétique, c'est bien un taiko)
何をご覧にな って、太鼓と言われるのか。
Nani o goran ni natte, taiko to iwareru no ka.
(Que cherchez-vous ? Pourquoi pensez-vous que ce soit un taiko ?)
持っている撥を剣と定め、
Motte iru bachi o tsurugi to sadame,
(Mes baguettes de percussion sont comme des épées,)
怒りの焔は太鼓の烽火とともに天に上がって消えてしまえ。
ikari no hono wa taiko no hōka to tomoni ten ni agatte kiete shimae.
(et la flamme de ma colère monte au ciel pour disparaître avec les flammes du Taiko.)
天に上がるといえば、
Ten ni agaru to ieba,
(en parlant du ciel,)
私の夫も内裏に参上したならば、
Watashi no otto mo dairi ni sanjō shitanaraba,
(comme mon époux avait visité la cour impériale)
雲の上人であろう。
Kumo no ue hito de arou.
(il résidait au dessus des nuages)
あの富士の裾野の桜が、絶えず富士颪にもまれて、
Ano Fuji no susono no sakura ga, taezu fuji oroshi ni momarete,
(les cerisiers en fleur au pied du mont Fuji,
sont agitées par les rafales de vent qui descendent de la montagne,)
四方へばっと散るかのように、
shihou he batto chiru no you ni,
(et dispersées dans toutes les directions,)
花のように美しい舞衣を、
hana no you ni utsukushii maigi o,
(parés comme la beauté des fleurs)
差し手、引く手で翻して 伶人は舞うのだけれど、
Sashide, hikute de hirugaeshite reijin wa mau nodakeredo,
(un musicien danse et ses vêtements flottent en suivant le mouvement de ses mains)
その太鼓の役を勤める夫は、
Sono taiko no yakuwotsutomeru otto wa,
(sur ce tambour, mon mari accompagnait de telles danses,)
名実ともに類のない名手であったよ、
Meijitsu tomoni rui no nai meishudeatta yo,
(son nom rappelait qu'il était un maître inégalé)
ああなつかしい。
Ā natsukashī.
(Ô combien il me manque.)
Texte japonais extrait de la pièce Nô Fujidaiko (14e siècle) / Traduction non littérale et poétique du compositeur