Courbes d’étoiles V - "Trajectoires Incandescentes"
pour piano solo
Cinquième pièce du cycle Courbes d'Etoiles I - VI
Trajectoires d’étoiles filantes. Attitude rêveuse du spectateur terrestre face aux décompositions fragmentaires de la matière en fusion. Particules en chute libre dans l’infini de la pensée humaine. Un jour, un physicien me parlait des vibrations cosmiques à l’image du monde sonore. L’analogie prenait ainsi forme. À la fragmentation atomique dans l’espace se substitue la décomposition spectrale. L’oreille remplace l’oeil, le temps d’une dérive d’imaginaire. Calculs et poésie se mêlent. Une question vague se promène dans mon esprit: se pourrait-il que les logarithmes scandent les vagues musicales au gré de leurs nombres progressifs, que les rapports spectraux rythment l’harmonie au gré de la perception? J’y crois. Le plus compliqué étant de plier la technique pianistique selon les fantaisies créées par les distorsions du matériau musical. Ainsi la poésie naît-elle d’une incontournable virtuosité.
Courbes d’étoile V, "Trajectoires incandescentes" : Inscrite dans la même lignée de débauche frénétique de virtuosité pulsée que l’on trouvait dans certaines pièces précédentes du cycle (II & IV). Ici, place à la matière stellaire en fusion, articulée selon une double trajectoire : celle échappant aux lois de la gravitation, ascendante et projetée dans un élan de distorsion (musicale) moléculaire ; l’autre, descendante, réintégrant les mécanismes d’attraction effectifs sur une substance fortement polarisée. De ce jeu de forces antagonistes naîtront de nouveaux mouvements quasi chorégraphiques, parfois funky (en écho à IV), voire latino, à l’image des projections dansantes visibles, par exemple, sur la couronne solaire.
Cette cinquième "Courbes d'étoile" résulte d'une commande de Radio-France. Elle fut créée à Paris – Radio France - par son dédicataire, Dimitri Vassilakis, dans le cadre du Festival Présences 2004.