Après ses études classiques aux Conservatoires Royaux de Mons et de Bruxelles et avec Jean Absil, elle découvre par hasard l’Acousmatique au détour d’un stage en France. Immédiatement convaincue, grâce aux œuvres de F. Bayle et P. Henry, du caractère révolutionnaire de cet art (bouleversement de la perception, composition renouvelée par l’écriture spectro-morphologique et la conduite d’écoute, importance historique du mouvement), elle s’y initie en quelques stages, entreprend la musicologie (ULB, Bruxelles) et la composition électroacoustique avec G. Reibel et P. Schaeffer au Conservatoire national supérieur de Paris. Elle fonde et anime « Musiques & Recherches » et le studio Métamorphoses d’Orphée (1982), ainsi qu’un cycle de concerts et un festival acousmatique « L’Espace du Son » grâce à la constitution d’un ensemble de haut-parleurs, acousmonium unique en Belgique. Elle initie la revue d’esthétique musicale « Lien » et le répertoire « électrO-CD » des œuvres électroacoustiques éditées. Fonde aussi le concours de composition « Métamorphoses » et le seul concours d’interprétation spatialisée « Espace du Son ».
Professeur de composition électroacoustique au Conservatoire Royal de Liège (1986) puis de Bruxelles (1987) et de Mons (1993), elle fonde une section de musique électroacoustique autonome au Conservatoire Royal de Mons, reconnue depuis 2002 pour délivrer un master en composition acousmatique, en pédagogie électroacoustique, et un doctorat. Cette section compte 14 professeurs spécialisés. Elle a formé plus de 140 étudiants en composition acousmatique.
Nombreux concerts en tant qu’interprète en spatialisation des musiques acousmatiques, le répertoire international et les siennes. Ses œuvres sont entendues dans tous les festivals et émissions radiophoniques qui laissent place à la musique composée sur support. Actuellement, sa musique étudie différents archétypes énergétiques et kinestésiques. La nature et le monde physique sont des modèles pour un langage musical abstrait et expressif. Deux autres domaines de recherche la passionnent : les différents rapports au mot, son et sens, qu’offrent les moyens électroacoustiques et l’écriture de l’espace, considéré comme cinquième paramètre musical, en relation avec les quatre autres et les archétypes utilisés. Son œuvre est essentiellement acousmatique, comme la suite Tao ou Ce qu’a vu le vent d’Est (d’après Debussy) et l'opéra Yawar Fiesta qui renouvellent le lien de la musique électroacoustique au passé, avec quelques incursions dans d’autres arts : théâtre, danse, sculpture…
http://electrodoc.musiques-recherches.be/fr/c/340/vande-gorne-annette