Catégorie
Duo
Musique de chambre sans direction
2005
Compositeur(s)
Instruments
Saxophone alto
Piano
Numéro
1
Durée
7 min.
Effectif
saxophone alto et piano
Date de création
Programme
Décalcomanie exploite des techniques d’écriture très librement empruntées au minimalisme répétitif de Steve Reich (1936) et aux procédés d’expansion harmonique par glissement chromatique souvent exploités par György Ligeti (1923-2006). Son titre, en guise d’hommage à ce compositeur autrichien d’origine hongroise, est une périphrase gentiment ironique d’une de ses trois pièces pour deux pianos : Selbstportrait mit Reich und Riley (und Chopin ist auch dabei).
La composition commence par la lente construction d’une figure répétitive, affectée de perturbations passagères, d’abord rythmiques puis harmoniques, mélodiques ou timbrales. L’expansion chromatique ainsi peu à peu opérée aboutit à un premier climax, qui abandonne le saxophone dans une cadence soliste, plus calme, mais profondément instable et éclatée : registres extrêmes, sonorités spéciales et poétique coloriste y sont les éléments manifestes d’une polyphonie virtuelle sous-jacente. La conclusion poursuit explicitement l’expansion chromatique, en réalité, jamais abandonnée, sur une rythmique désarticulée inspirée du tango. Un second climax destructif fait office de coda.
Cette musique veut dépeindre une situation panique : une impossible évasion au sein d’un système inexorablement clos. Toutes les propositions instrumentales, aussi improvisées soient-elles, se retrouvent irrémédiablement récupérées, recyclées ou englouties dans la progression inéluctable à laquelle elles tentent de plus en plus vainement d’échapper.
Exigeante pour l’instrument et pour l’interprète, Décalcomanie est une synthèse des diverses approches techniques dont le saxophone a fait l’objet depuis sa création : sonorité pleine aux articulations raffinées de la musique classique, et violence rythmique, sons rauques, sauvages ou bizarroïdes de l’écriture moderne, jazz ou contemporaine.
Jean-Luc Fafchamps
La composition commence par la lente construction d’une figure répétitive, affectée de perturbations passagères, d’abord rythmiques puis harmoniques, mélodiques ou timbrales. L’expansion chromatique ainsi peu à peu opérée aboutit à un premier climax, qui abandonne le saxophone dans une cadence soliste, plus calme, mais profondément instable et éclatée : registres extrêmes, sonorités spéciales et poétique coloriste y sont les éléments manifestes d’une polyphonie virtuelle sous-jacente. La conclusion poursuit explicitement l’expansion chromatique, en réalité, jamais abandonnée, sur une rythmique désarticulée inspirée du tango. Un second climax destructif fait office de coda.
Cette musique veut dépeindre une situation panique : une impossible évasion au sein d’un système inexorablement clos. Toutes les propositions instrumentales, aussi improvisées soient-elles, se retrouvent irrémédiablement récupérées, recyclées ou englouties dans la progression inéluctable à laquelle elles tentent de plus en plus vainement d’échapper.
Exigeante pour l’instrument et pour l’interprète, Décalcomanie est une synthèse des diverses approches techniques dont le saxophone a fait l’objet depuis sa création : sonorité pleine aux articulations raffinées de la musique classique, et violence rythmique, sons rauques, sauvages ou bizarroïdes de l’écriture moderne, jazz ou contemporaine.
Jean-Luc Fafchamps
A Philippe Leblanc