Courbes d’étoiles II - "Etoiles Doubles"
pour piano solo
deuxième pièce du cycle Courbes d'Etoiles I - VI
Trajectoires d’étoiles filantes. Attitude rêveuse du spectateur terrestre face aux décompositions fragmentaires de la matière en fusion. Particules en chute libre dans l’infini de la pensée humaine. Un jour, un physicien me parlait des vibrations cosmiques à l’image du monde sonore. L’analogie prenait ainsi forme. À la fragmentation atomique dans l’espace se substitue la décomposition spectrale. L’oreille remplace l’oeil, le temps d’une dérive d’imaginaire. Calculs et poésie se mêlent. Une question vague se promène dans mon esprit: se pourrait-il que les logarithmes scandent les vagues musicales au gré de leurs nombres progressifs, que les rapports spectraux rythment l’harmonie au gré de la perception? J’y crois. Le plus compliqué étant de plier la technique pianistique selon les fantaisies créées par les distorsions du matériau musical. Ainsi la poésie naît-elle d’une incontournable virtuosité.
Courbes d’étoiles II - "Etoiles Doubles" : selon le degré d’éloignement ou de proximité, la dualité se joue soit de son apparence fusionnelle, soit de son déchirement (in)harmonique sublimé dans la transparence des vents stellaires. De cette manière ces étoiles doubles s'engagent dans une danse voluptueuse comme prises dans un tourbillon de guirlandes sonores. Du reste, ces étoiles se voudraient-elles métaphores de la psyché humaine? Unique avec l'autre, avec une vibration commune pour créer une nouvelle émergence ? À moins que ce ne soit le contraire... Qui sait, peut-être un vestige du Doppelganger romantique ?
Cette deuxième pièce du cycle se définit comme un hommage à Claude Vivier. Elle fut créée par Marie-Dominique Gilles au Théâtre de la Baslamine 1998.
Courbes d'Etoiles II
Courbes d'étoiles II - Marie-Dominique Gilles (Balsamine-2003)