Clavecin et quintette à vent
INEZIA
pour clavecin et quintette à vent (2013 - ca. 12 min.)
Inezia, Bagatelle en ialien. Petit clin d'oeil évident à Ligeti, l'un de mes mentors de jeunesse. Souvenirs des oscillations de "Continuum", de jeux métriques sophistiqués, de modalité dérivée qui ramène aussi à quelques bribes du concerto de De Falla. Ainsi la pièce joue-t-elle du paradoxe, à commencer par celui contenu dans son titre. Car Inezia est tout sauf une "bagatelle", mais une proposition musicale qui tente un voyage imaginaire conduisant l'auditeur de la surface musicale, divertissante et élégante, vers la mise en évidence des interstices sonores au cœur même de l'articulation instrumentale. Au fur et à mesure de la pièce, le souffle et autres bruits parasitaires, indices de la présence des instruments à vent, envahissent peu à peu le discours et se confrontent aux arabesques et éruptions dynamiques caractéristiques des attaques du clavecin. Oeuvre aux écoutes multiples, elle étonnera peut-être par son optimisme teinté en filigranne par ce soupçon de drame et de lamentation qui obsédait tant le maître hongrois. Hommage sans être un vrai hommage… bref, une "bagatelle".
Inezia est une commande de l'ensemble Quartz. La composition de cette pièce a été soutenue financièrement par la commission Musique Contemporaine de la Communauté Wallonie-Bruxelles (Belgique).
L'oeuvre est dédiée à l'ensemble Quartz et au claveciniste Paolo Zanzu, musiciens brillants qui créérent l'oeuvre, sous la direction de Jean Thorel, dans le cadre d'un concert d'hommage à Ligeti.