pour saxophone alto et orchestre de chambre / for alt saxophone and chamber orchestra
Noema
Pour saxophone et orchestre de chambre (2019)
Noema sonne comme le nom d’une Muse. Délicate et magique. Fuyante à travers les courbes devinées sous le voile de la transparence. Bref, une énigme à notre perception. Car le noème, en philosophie, se définit comme ce que l’on saisit par la pensée, non pas par nos sens (à l’opposé du phénomène). Musique de l’écoute, mais aussi de la joie du mouvement. Demeure alors la trajectoire de ce saxophone imaginé, idéalisé par le compositeur à travers des structures recherchées. Une impulsion qui transformera peu à peu les arabesques sensuelles du début en pulsations et phrases répétitives jusqu'à l’enjouement d’une danse faite de soupirs en filigrane. A l’instar de la vie, faite d’éternels retours dans un processus d’exaltation et d’essouflement, la musique reviendra sur ces arabesques. Lentes jusqu’aux accords de cordes écrasées pour nous rappeler les tragédies humaines ; finalement dynamisées par une cadence frétillante pour devenir tourbillon avant de s’éteindre sur une bribe dansée.
Impulsion, souffle et danse… Noema pourrait être le nom d’une muse, délicate et magique, représentée musicalement par de nombreux changements d’expression. Au-delà de cette impression première, ce titre nous incite à réfléchir sur notre rapport à la perception. Car le noème, en philosophie, signifie : ce que l’on saisit par la pensée, et non pas par nos sens (à l’opposé du phénomène). Dès lors, comment organiser l’écoute et la joie du mouvement de la musique à travers une structure temporelle logique ? D’une telle pensée naîtra une trajectoire issue d’une impulsion initiale qui transformera peu à peu les arabesques sensuelles du début en pulsations et phrases répétitives jusqu'à l’enjouement d’une danse faite de soupirs en filigrane. A l’instar de la vie, faite d’éternels retours dans un processus d’exaltation et d’essoufflement, la musique reviendra sur ces arabesques, pour devenir tourbillon avant de s’éteindre sur un souvenir dansé.
(Claude Ledoux)