Courbes d’étoiles IV - "Pulsar"
pour piano solo
quatrième pièce du cycle Courbes d'Etoiles I - VI
Trajectoires d’étoiles filantes. Attitude rêveuse du spectateur terrestre face aux décompositions fragmentaires de la matière en fusion. Particules en chute libre dans l’infini de la pensée humaine. Un jour, un physicien me parlait des vibrations cosmiques à l’image du monde sonore. L’analogie prenait ainsi forme. À la fragmentation atomique dans l’espace se substitue la décomposition spectrale. L’oreille remplace l’oeil, le temps d’une dérive d’imaginaire. Calculs et poésie se mêlent. Une question vague se promène dans mon esprit: se pourrait-il que les logarithmes scandent les vagues musicales au gré de leurs nombres progressifs, que les rapports spectraux rythment l’harmonie au gré de la perception? J’y crois. Le plus compliqué étant de plier la technique pianistique selon les fantaisies créées par les distorsions du matériau musical. Ainsi la poésie naît-elle d’une incontournable virtuosité.
Courbes d’étoiles IV, Pulsar : Musique de l’obsession, à l’instar des faisceaux lumineux (pro)pulsés par ces étoiles homonymes, ces astres en sursis illusoire, implosés au cœur-même de l’univers. Déclaration énergique d’un mouvement vital dont la seule issue ne peut être que l’anéantissement de la matière, déchirure du voile fragile qui sépare les catégories illusoires de la pulsation et de son absence. D’où cette pièce conçue comme une fenêtre entrouverte filtrant les bribes d’une musique “contemporaine” aux multiples relents jazzy et funky.
L'oeuvre est dédiée à Emi Aomatsu.